Depuis les années 90 et l’émission de télévision Perdus de vue, les choses ont bien changé. Quand ce programme a été créé, il existait, en effet, très peu de moyens de retrouver quelqu’un par ses propres moyens.

On pouvait déposer une demande dans un commissariat sous réserve d’avoir une relation avec la personne et une sérieuse raison de le faire. Quelquefois, avec les recherches par annuaire téléphonique, avec les noms de familles et les endroits, quelques enquêtes de voisinage, quelqu’un de motivée pouvait parvenir, seule, à retrouver quelques traces de la personne recherchée. Mais pour le faire, il fallait, alors, de l’opiniâtreté, de la motivation et une sacré dose d’énergie. Si on avait les moyens financiers, on pouvait encore engager un détective privé mais, sauf raison impérieuse et « simplement » pour retrouver un amour de jeunesse, bien peu nombreux étaient ceux qui déclenchaient ce type de recherche ou qui pouvaient même se le permettre. En France, de septembre 1990 à avril 1997, il y avait, en plus de tout cela, Jacques Pradel et son équipe. De fait, l’émission rencontra le succès et trouva son public.

La révolution web au service des retrouvailles

Un peu après ces années là, le monde allait connaître une révolution sans précédent, ou plutôt deux qui allait changer fondamentalement les choses pour ceux qui recherchaient de vieilles connaissances, des membres de famille disparus ou d’anciennes amours : la première révolution est celle du web, un réseau connectant entre eux tous les gens équipés d’une connexion et d’un terminal pour l’exploiter : ordinateur d’abord et puis, plus tard, smartphone.

En soit, le web n’aurait pas changer, quoique ce soit, à la recherche concrète de personnes perdues de vue, si certains outils n’y avaient pas été développés pour favoriser les échanges d’abord puis un peu plus que cela.

Au départ, les échanges sociaux sur le web si limitaient plutôt à des réunions autour de centres d’intérêts communs : les newsgroups ou même de canaux de messagerie thématisés : technologie Mirc, et plus tard ICQ. On s’y croisait principalement entre inconnus disposant d’un modem et d’une connexion. Sur ces sites ou ces technologies, l’identifiant pouvait être l’adresse email ou le pseudo. Au même moment et dans le même esprit, les forums connaissaient aussi un grand succès : des lieux d’échanges sur la base de thématique choisies. Rapidement, allait aussi émerger les premiers sites de rencontres. S’ils utilisaient déjà ou requéraient de fournir des éléments de profils en lien avec son propre état civil ou son identité réelle, ces informations restaient, en général, privées et réservés aux inscrits.

L’apparition des premiers réseaux sociaux

En France, il faudra attendre les années 2000 pour qu’apparaissent les premiers sites préfigurant vraiment ce qu’allaient être les réseaux sociaux. On peut les définir comme des sites qui allaient requérir la création de profils personnels, en lien avec l’état civil réel des personnes, dans l’optique de créer, recréer ou favoriser du lien social (amitié, rencontres, enjeux professionnels, etc…). À des degrés divers, certaines informations saisies par les utilisateurs, sur ce genre de sites, demeureraient privées mais un minimum serait nécessairement rendu public : non patronymique, prénom, photos, etc…

Au début, les premiers sites de ce type se sont souvent trouvés pris dans des thématiques. On se souvient, par exemple, des premiers pas de copainsd’avant, le réseau d’ex-collègues de classe, du collège à la faculté et les grandes écoles, en passant par le lycée.

Les réseaux scolaires : Copains d’avant et Trombi

C’est en 2001 que ce site apparaît sur la toile. Il permet de se retrouver entre anciens copains de classe. Plus on y renseigne d’écoles plus on de chances d’y recroiser d’anciens collègues et de pouvoir reprendre en contact avec eux.

Si l’arrivée de concurrents plus sérieux l’ont sans doute quelque peu mis à mal, il va de soi qu’encore aujourd’hui, pour qui veut retrouver un ancien contact, Copainsdavant.com reste une mine d’informations précieuses. Des millions d’utilisateurs y sont inscrits, de quoi concurrencer largement feu l’émission de Jacques Pradel. D’un point de vue pratique, on peut même y retrouver des femmes par leur nom de jeune fille ou, s’appuyer sur les effets de réseaux pour y lancer de véritables avis de recherches !

Un peu avant Copains d’avant, un site similaire avait était lancé du nom de Trombi.com. Quelques années plus tard, il a été racheté par Classmates.com. À se fier à quelques mauvais retours d’internaute vus sur le web, il semble qu’il ait, de nos jours, moins la côte que Copains d’Avant mais si vous cherchez obstinément à retrouver quelqu’un, il se peut que cette piste vous intéresse tout de même. Il n’est pas certain que les plus jeunes générations s’y inscrivent. Nous n’avons pas les éléments là dessus.

Les réseaux pros : Linkedin et Viadéo.

Pour qui cherche quelqu’un avec assiduité, les réseaux pros peuvent s’avérer également intéressants. Attention toutefois, même si vous y êtes inscrits, ces sites ne vous laisseront pas nécessairement entrer en contact avec la personne que vous rechercher. Même si vous retrouvez sa fiche profil, en fonction des options du site en question, mais aussi des options que cette dernière a choisies, il se peut même que vous ne puissiez pas lui adresser de messages.

Au grand gagnant de réseaux professionnels numériques mondiaux, se place linkedin.com. Crée en 2002, ce site s’est imposé, depuis, comme un mastodonte de l’échange social professionnel sur le web. S’il pourra vous permettre peut-être de retrouver quelqu’un et s’il possède une messagerie, vos échanges plus personnels devront se poursuivre plutôt ailleurs que là : les gens qui s’y trouvent le sont, en effet, principalement pour des raisons pro.

Crée un peu plus tard, en 2004, Viadéo est l’équivalent franco-français de Linkedin. Vous pouvez donc y tenter votre chance dans les mêmes conditions que sur le site précédent. Si la personne qui vous cherchez est très active professionnellement en France, vous risquez de la trouver inscrite sur l’un ou l’autre, voire les deux. Dans les deux cas, il vous faudra créer un profil et ajouter la personne à votre réseau pour pouvoir communiquer avec elle.

Attention toutefois ! Il faut ajouter que les gens du tertiaires, des secteurs du service s’y trouvent plus souvent inscrits que les artisans ou ceux qui exercent des métiers moins tournés vers l’échange professionnel et le service. C’est un peu la limite des recherches sur les réseaux professionnels pour y retrouver quelqu’un que vous avez perdu du vue. Certaines professions n’ont pas besoin de « réseauter » sur le web pour s’exercer en toute quiétude et tout un tas de gens ne trouvent aucune nécessite de s’inscrire sur ce genre de sites.

Les généralistes : Facebook

Ceux qui ont vu le film au sujet de la « success story » de Facebook connaissent tout l’histoire de ce site web. Facebook a été créé par des développeurs qui voulaient le dédier à un cadre universitaire fermé. Mark Zuckerberg a repris l’idée et même, apparemment, les développements pour lancer, en 2004 et à son propre compte, un site qui allait révolutionner l’histoire des réseaux sociaux.

Rapidement, il y a eu une sorte d’effet d’entrainement sur Facebook. Les jeunes s’y sont inscrits d’abord en masse. Puis les parents ont suivi pour les surveiller et, peut être encore, pour ne pas mourir idiots comme on dit. Les professionnels s’y sont engloutis à leur tour dans un joyeux mélange de genres. De nombreuses histoires ont ensuite défrayées la chronique pour rappeler, à ceux qui l’avaient oubliée, la différence qu’il existait entre espace public et espace privé. On se souvient de personnes éjectées de leur travail ou de leur école pour avoir déblatéré des âneries en public et sur Facebook, sur un prof ou sur un supérieur. Ces temps de confusion ne sont, d’ailleurs, pas tout à fait révolus. Régulièrement, des exemples de parents remettant en place leurs progénitures en public (sur ce réseau social ou sur d’autres) viennent, en effet, démontrer que si les frontières du privé et de l’exhibition ne sont plus tout à fait à la même place qu’il y a quelques années, dans la tête de certaines personnes, une certaine tradition a la vie dure. D’une certaine façon et souvent pour le pire, les réseaux sociaux ouverts ont inauguré une ère où l’espace privé mange de plus en plus l’espace public.

Facebook : 2,5 milliards d’utilisateurs actifs

Quoiqu’il en soit, si vous souhaitez retrouver quelqu’un, il a de bonne chance de se trouver sur Facebook. Ce réseau gigantesque affiche, en effet, 2,5 milliards d’utilisateurs actifs chaque mois. Cela ne veut pas dire que la personne recherchée fera partie des actifs, ni même qu’elle consultera son compte régulièrement, mais si vous le trouvez, vous aurez déjà un piste. L’expérience a, par ailleurs, prouvé, qu’une bonne partie des utilisateurs Facebook ne modifient pas leurs options de confidentialité par défaut. En gros, cela signifie qu’ils laissent au vue et au su de tout le monde : adresse, amis, contact, posts et plus encore. Avec tout cela, vous devriez donc pouvoir trouver le moyen de la ou le recontacter. Bien sûr, via les outils d’invitation de Facebook, la personne concernée pourra, comme sur tous les autres réseaux sociaux, décider ou non de répondre à vos sollicitations si vous l’invitez.

Instagram, twitter, réseaux à « pseudo » et fausses identités web

Pour finir sur le thème des réseaux sociaux comme outil de retrouvailles, on pourrait encore ajouter à tout cela Instagram. Plus orienté sur le post d’images personnelles, ce site se destine à des individus en moyenne plus jeunes que Facebook. Il faut aussi noter que ce réseau n’est nécessairement pas le roi de la transparence en matière d’état civil et de patronyme. Autrement dit si la personne a vraiment utilisé son nom pour son compte instagram, vous la retrouverez, sinon cela sera compliqué.

Comme il faut bien partir de quelque chose, Facebook augmente tout de même plus vos chances de viser juste. Nous disons « un peu plus » parce qu’une nouvelle pratique a atteint ce réseau social : d’un part, on peut choisir soi même de renommer son nom en pseudonyme ce qui pourrait compliquer un peu vos recherches. D’autre part, et c’est largement plus gênant pour retrouver quelqu’un, tout un tas de personnes se créent, aujourd’hui, des faux profils sur Facebook et ce réseau en est de plus en plus infesté. Au passage, cela finit d’ailleurs par en diminuer largement l’intérêt puisqu’un avatar sans substance n’engage pas tout à fait sa parole de la même façon qu’un individu réel. Cela dit au vue les suspicions de monitoring et d’atteintes à la vie privée qui plane sur FB, on comprend que les gens n’aient plus tellement en vie d’y utiliser leur propre identité. Bien sûr si votre but est de retrouver précisément une personne, cette pratique pourrait compliquer vos recherches.

Dans la famille des réseaux sociaux généralistes, autrement dit ceux qui n’ont d’autres vocations que de créer du lien social personnel, familial et récréatif, on pourra encore citer Twitter bien qu’il soit, lui aussi, littéralement truffé de faux comptes. Vous n’avez pas grand chose à perdre et il ne coûtera pas grand chose d’y jeter un œil si vous cherchez quelqu’un et en cas d’échecs sur les réseaux sus-nommés. Du fait de la typicité de Twitter, il semble qu’il ait vraiment ses propres détracteurs et utilisateurs.

Voilà donc quelques sites clés pour retrouver une personne en ligne. Ils ne sont pas exhaustifs mais de bons points de départ. Pour les cœurs en peine, ajoutons à cela tous les sites de rencontres, on comprend que la télé fasse de moins en moins bonne presse au moment de retrouver quelqu’un..